Journée bleue - Ouvert à tous !

Journée Bleue

Artémis s’amusait à sauter sur une marelle imaginaire. Dans sa tête chaque chiffre représentait le visage de personnes bien précises. En particulier des profs en fait…
Aujourd’hui était un jour qu’il qualifiait de bleu. D’où la couleur de son manteau d’ailleurs. Depuis tout petit, le jeune Redan associait une couleur à l’humeur que lui inspirait la journée.
Et donc aujourd’hui c’était bleu. Bleu pour : mélancolie.

Artémis était mélancolique. Il avait une moue boudeuse et refusait de parler à qui que ce soit. Alors il était partit dans la cour pour bouder, en jouant à la marelle.
Il aurait pu aller s’entraîner au lieu de faire quelque chose d’aussi inutile mais voilà, il avait bossé hier et aujourd’hui, il boudait, il pensait, il râlait et il rêvait…Enfin bref, bleu c’est un peu la signification de « je passe une journée de merde, je vous emmerde, vous êtes des merde ».
En gros, Artémis voulait être tranquille

Après dix bonnes minutes de marelle, il finit par se lasser et se décida à s’assoir sur un banc, à sortir son I Pod, à mettre ses écouteurs dans ses oreilles et à écouter un peu de musique.
Depuis tout petit, la musique accompagnait Artémis dans chacun des moments de vie. Pianiste accompli, il écoute du classique comme du métal en passant par le Hip Hop. Ce dernier lui sert surtout à se défouler lorsqu’il danse. Activité dans laquelle il excelle par ailleurs.

Planté là, seul et enfermé dans ses pensées, la chanson « Demons » d’Imagine Dragons lui semblait être la représentation parfaite de lui-même. Depuis qu’il était arrivé ici, il n’avait pas parlé à grand monde. Même s’il savait que son look et son caractère snob auprès de ses professeurs lui avait déjà permis de se faire remarquer.
Il ne savait pas trop quoi dire à ses nouveaux camarades. D’un côté il voulait leur parler et d’un autre, la plupart l’ennuyait déjà alors bon…

« -Oh putain, fit-il en rejetant sa tête en arrière, qu’elle journée de merde »

©Didi Farl pour Never-Utopia

Abby n'avait jamais eu une vie extrêmement facile jusqu'ici. Plus elle y réfléchissait et plus elle se disait, qu'en fin de compte, on ne lui avait pas demandé si elle avait souhaité être ici. Enfin bon, elle n'avait pas vraiment eu le choix. Un sorcier maléfique, particulièrement puissant, avait été retourné en liberté. Était-ce par sa faute ? Quelquefois, elle se posait la question. Abby essayait au maximum de s'habituer à l'académie. Au fonctionnement, aux gens qui y vivaient, à la magie en général. Elle essayait de sourire, mais elle avait l'impression d'être aux yeux des autres, celle qui avait aidé le passé, à rattraper le présent.

Mais ce n'est pas tout ! Il faut accepter aussi bien la magie, l'académie, mais également, s'accepter soit même. Eh non, elle n'était plus la même, certes sa vie avant qu'elle n'arrive à Armenia n'était pas toute rose, elle bien différente de celle-ci. Abby tentait de travailler son don, son pouvoir. Une chose nouvelle dans sa vie. Bien qu'elle s'entraînait, une fois dans son lit à projeter son corps dans un autre lieu, elle ne cessait de se demander, si par accident elle pourrait projeter son corps dans un autre endroit. Cette idée lui prenait la tête. Elle s'imaginait tomber lourdement sur le sol et voir son esprit flotter au-dessus de sa tête. Elle voyait sa tête frapper violemment le bord des escaliers. Enfin bref. Que de questions.

Abby marchait dans le hall de l'aile ouest, elle observait les élèves et tentait de sourire, essayant simplement de se faire une nouvelle connaissance. Un soupir las sorti de sa bouche, son regard se perdit dans le vide, lorsqu'une question, revinrent enter ses pensées. Est-ce que je peux faire une projection, sans même le vouloir ? Cette question s'amplifie, si bien qu'Abby se concentra involontairement. Elle ferma les yeux et se concentra un minimum tout en souhaitant ne pas quitter son corps. Elle souhaitait savoir, qui de la concentration et du désir, qui sont en réalité liés, étaient le plus fort. Eh bien figurez-vous qu'un peu de concentration contient suffisamment de désir et qu'Abby tomba finalement sur le sol.

Lorsqu'elle regarda autour d'elle, Abby était dans la cour. Sous le préau plus exactement. Elle observa autour d'elle et croisa le regard d'une jeune fille qui la dévisagea. La jeune sorcière ferma les yeux, essayant de revenir dans son vrai corps, mais échoua. Peut-être voulait-elle inconsciemment rester en projection ? Elle souffla, essayant de chercher Anderson, mais son regard tomba sur un jeune garçon, assit sur un banc, les écouteurs aux oreilles. Elle haussa les sourcils et oublia complètement le fait de n'être qu'une projection. Elle s'approcha du jeune garçon qui ne comprendrait probablement pas et qui ne verrai pas la différence entre son vrai corps et son état actuel et entama une conversation.

'' - Salut ! "

Abby se passa maladroitement la main dans les cheveux. Elle observa le jeune homme, se demandant si un groupe de sorciers s'étaient rassemblés autour de son réel corps qui devait être étalé dans le hall.

Je me déplaçai aisément entre la foule de gens dans les couloirs. J'avais horreur de tout ce monde. Ne pouvait-il pas rester calme et tranquille à leur place ? Pourquoi tout cette soudaine attroupement ? Avec un soupir avec cette dernière question muette, je sortis un peu moins gracieusement ayant pour destination la cour. Mon endroit préfère. Un endroit calme et relativement peu peuplé où je pouvais bouquiner sans qu'un pauvre demeuré ou une pauvre idiote ne m'adresse la parole. J'avisa un banc. Mon banc. Du moins, le banc que j'aimais utiliser lorsque je venais ici. Sans prendre la peine de jeter un coup d’œil autour de moi, je me dirigea d'un pas léger vers celui-ci avant de finalement m'installer. Je sortis le livre que j'avais prévu pour aujourd'hui : Cyrano de Bergerac. Une pièce de théâtre dont je ne me lassai pas de lire et d'interpréter. Je leva les yeux au ciel en lisant les mots qui s'alignaient devant moins. Quels idiots ! Pourquoi mentir à la personne qu'ils aiment tous les deux ? Si ça l'amour, je ne regrette pas de ne pas y accorder la moindre attention. Je poursuivit ma lecture avant de me rendre compte de la présence de deux personnes. Un garçon, haut en couleur, vêtue d'un veste d'un bleu presque flash et une fille, un peu pâlotte qui semblait affreusement mal à l'aise.

*Mince... J'aurai espérer me retrouver seule...*

Tentant d'ignorer leur présence gênante, je continua ma lecture bien que mes yeux retournaient constamment sur cette embêtant duo.

Je me permis un coup d’œil discret. Il semblait être dans une discussion enflammée ! Je ne pouvais m'empêcher d'être ironique... D'un coup sec, je ferma mon livre. Je n'arrivais pas à me concentrer sur ma lecture ! Si je ne contrôlai pas aussi bien mon pouvoir et si je n'étais pas consciente des risques que ça pourrait engendrer, je les aurai bien envoyer valser tous les deux... Peut-être que je peux... Juste essayer... Je ne saurais jamais les conséquences que ça causeraient si je ne tente pas le coup. ET puis, je n'ai rien à perdre, je ne connais aucun de ces deux énergumènes. Très bien c'est décidé. J'envisageai seulement de la faire virevolter sur quelques mètres rien de bien vertigineux. Tout en me concentrant sur la fille, je l'imagina en train de reculer. C'était une des façons d'utiliser mon don que j'avais toujours voulu essayer ce fut donc dans un grand désarroi que je m'aperçut que rien ne se passa. Et mince ! Pourquoi !?

Sans réfléchir je m'étais levée pour me diriger vers eux tout en dévisageant la jeune élève. Pourquoi ça n'avait pas marché ? La distance n'avait jamais été un problème donc, cette hypothèse est à exclure. Par toute logique, le corps humain est matière à être modifié. Je la regardai dans le blanc des yeux sans la lâcher du regard tentant encore une fois de tester mon pouvoir. Rien n'y fit. Elle semblait planter au sol. La logique semblait m'avoir abandonné en chemin. Tant pis... Je tenterai une autre fois lorsque je serai plus calme. On ne sait jamais.

Journée Bleue

Artémis ouvrit grand les yeux. Devant lui venait d’apparaître (oui apparaître) une jeune fille d’à peu près son âge, de couleur de peau assez pâle avec de long cheveux.

« Putain, mais c’est quoi cette école pensa-t-il ? »

Regardant de gauche à droite d’un air clairement confus, il s’avoua ne pas franchement trop s’avoir quoi faire…

Il allait lui demander « aimablement » ce qu’elle foutait là lorsque l’apparition se mit à lui parler d’un air un peu gêné :

« Salut !»

Une moue sceptique sur le visage il lui répondit « Euh ouais, salut…Moi c’est Artémis et toi ? »

Eteignant son I Pod, sachant qu’il n’allait pas échapper à la conversation, il reprit :
« -Ca t’arrive souvent d’apparaître comme ça d’vant les gens ? J’veux dire…c’est un peu bizarre. Enfin, j’imagine que dans une école bizarre, des tonnes de trucs bizarres doivent survenir…enfin, tu vois quoi… ? »

Okay bon, pour ce superbe début de conversation il se mettait un 2/10. M’enfin bon, c’était quoi cette fille aussi qui apparaît comme ça sous son pif… ?!
Il le savait que c’était une putain de journée bleue, il le savait…

Du coin de l’œil il apperçut une autre nana qui venait d’arriver dans la cour.

« -C’est pas vrai, ils se sont tous donné rendez-vous ou quoi ? se dit-il »
Bon, au moins elle ne s’occupait pas d’eux, elle lisait.

Enfin, elle était en train de lire un truc, la voilà qui se mettait à fixer la jeune fille avec qui il discutait (enfin, si on appelle cette suites de mots génés et tout sauf naturels qui sortaient de leurs bouches une discussion…).

« -Mais elle a un souci ou quoi ? pensa-t-il»

La voilà qui se levait en se dirigeant vers eux tout en gardant un air mi-énervé mi-perplexe vers son interlocutrice.

Agacé, Artémis finit par lui faire :
« -Hey toi là, c’est quoi ton problème à la fin ? »

©Didi Farl pour Never-Utopia

Elle l'observait avant de finalement comprendre. Abby Stewart, 16 ans. SI ce n'était que ça, il n'y aurait rien à comprendre mais... Projection astral plus souvent appelé décorporation.

-Hey toi là, c’est quoi ton problème à la fin ?

Elle se tourna vers le garçon qu'il lui avait si rudement adressé la parole et le détailla. Affublé d'un manteau et d'un bonnet bleu d'où dépassait frange rose, le personnage, plus douteux de prêt encore, n'avait rien à envier. Elle n'arrivait pas à mettre de nom sur lui. Surement parce que la chose qu'elle désirait savoir était en quoi elle embêtait qui que ce soit.

- Pardon ?

Elle se contenta de feindre incompréhension pour donner une chance à son interlocuteur de mieux s'exprimer. C'était peut-être une des choses dont elle avait horreur: l'impolitesse. En tout cas, elle n'avait jamais eu l'impression de spécialement détester cela. Elle attendait une réponse convaincante de sa part, les bras croisées sur sa poitrine. En vérité, elle ne s'attendait pas à ce qu'il le fasse. Vu son look, il fallait espérer peu de chose pour son comportement.

* Artémis ! *

Elle venait soudainement de se souvenir de son prénom. Artémis Redan, 17 ans. Quant à son don, elle ne s'était jamais renseignée.

Journée Bleue

“Pardon ?”

“Pardon, pensa t-il, comment ça pardon ?”

Et voilà, ça y est...il était énervé. Mais quelle journée de merde quand même ! Déjà, il avait eut un mal fou à se réveiller, c’était trompé trois fois de chemin pour aller manger et quand enfin il avait réussit, il ne lui restait rien à bouffer, ensuite il avait eu ses cours de bizarreries et maintenant, une nana, bon sympathique, apparaissait comme ça sous son pif et voilà qu’une autre nénette agissait super bizarrement et d’après la réaction qu’il avait obtenu face à ses propos, c’était lui qui était en tort…

Aujourd’hui, le monde entier se foutait de sa gueule !

Se levant sèchement, il vint se placer entre la blonde et la brune. Il avait vaguement le souvenir de l’avoir apperçu en cours ou dans les couloirs. Enfin bref, actuellement savoir qui était cette nana ne l’intéressait pas du tout. Il voulait juste lui faire comprendre qu’il avait pas envie de se faire emmerder aujourd’hui…

“Comment ça pardon ? T’as pas l’impression d’avoir un comportement étrange par hasard ? Genre, se faufiler par derrière quelqu’un en le fixant bizarrement ?”

La jaugeant du regard il s’approcha un peu plus.
“Écoute, je te connais pas et je la connais pas non plus. Mais j’aime pas trop qu’on fasse des choses pas nets à quelqu’un alors que je discute avec. Si tu veux te battre avec elle, tu fais ce que tu veux, mais je veux pas être impliqué. Et vu que pour le moment, elle et moi sommes en train d’avoir une discussion civilisée qui ne te regarde absolument pas, je te prierai de retourner à ton bouquin et d’éviter nous embêter.”

Croisant les bras et plissant malicieusement les yeux, un sourire en coin au lèvres il continua :

“Et pour ta gouverne, on ne prend pas un air offusqué quand on se fait prendre la main dans le sac. Même si pour le coup, je sais pas vraiment ce que tu comptais faire. mais vu que dans cette école tout est possible, tu m’excuseras d’imaginer le pire.”

©Didi Farl pour Never-Utopia